vendredi 3 avril 2009

Gnous, zèbres et gazelles: une migration fatale




Chaque année, à la saison sèche, gnous, zèbres et gazelles se mettent en marche vers de nouveaux pâturages. Cette migration rassemble la plus grande concentration d'ongulés au monde : près de deux millions, dont la moitié de gnous.
Aux prémices de la saison sèche, les herbivores quittent les savanes d'herbes basses du Parc national du Serengeti, en Tanzanie. Ils se dirigent d'abors vers les rives du lac Victoria, puis vers la réserve du Masaï Mara, au Kenya. Ils avancent, sans troupeaux particuliers, d'un rythme irrégulier, au gré des orages qui font apparaître de jeunes pousses. Pourtant, le voyage n'est pas sans dangers : les prédateurs, lions et guépards, les poursuivent, mais ce n'est pas le plus dur. L'épreuve de force est la traversée des rivières, en particulier le fleuve Mara. Pendant quelques jours, les gnous attendent devant celui-ci, et se rassemblent. Enfin, ils se lancent. Durant une dizaine de jours, une apocalypse sauvage règne sur les lieux : les ongulés traversent le Mara dans le plus grand désordre. Vingt mille bêtes ne survivront pas, épuisées, enlisées, piétinées ou encore dévorées par les crocodiles.
Ce véritable raz-de-marée animalier ne ravit pas seulement les crocodiles, mais aussi les charognards, varans, vautours, marabouts et milans, attirés par les nombreux cadavres. Enfin, ceux qui ont réussi à passer atteignent la Terre Promise : le Masaï Mara et ses hautes herbes. Ils y paissent jusqu'à la fin de la saison sèche.
Aux premières pluies, synonymes de renouveau végétal, le vaste rassemblement d'herbivores reprend le chemin du Serengeti. Pourquoi ne pas rester dans la réserve kenyane ? On soupçonne un déficit en phosphore de ses plantes qui serait dangereux pour la santé des ongulés. Ils retournent donc dans le Serengeti aux herbes riches en minéraux et, pour un moment, exempt de prédateurs, puisque ceux-ci doivent s'occuper de leur nouvelle progéniture née dans le Masaï Mara.
Beaucoup de migrations, si elles mènent à la vie, sont aussi sources de mort. Celle-ci en est un exemple des plus probant. Les animaux luttent chaque jour pour survivre, et si nous comparons animaux et humains, nous avons une vie plutôt aisée. Comment pouvons-nous alors leur rajouter des difficultés en ne respectant pas les équilibres écologiques de notre planète ?

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