samedi 4 avril 2009

La pollution lumineuse : une menace sous-estimée



On parle de pollution lumineuse lorsque les éclairages artificiels sont si nombreux et omniprésents qu'ils nuisent à l'obscurité normale et souhaitable de la nuit.Ainsi, à la tombée de la nuit, d'innombrables sources de lumières artificielles (éclairage urbain, enseignes publicitaires, vitrines de magasins, bureaux allumés en permanence...) prennent le relais du soleil dans les centres urbains jusqu'au plus petit village.
Mais cette expression est aussi utilisée pour désigner les conséquences de l’éclairage artificiel, nocturne, sur la faune, la flore, la fonge (le règne des champignons), les écosystèmes ou parfois des effets suspectés ou avérés sur la santé humaine.
Cependant, la pollution lumineuse est une forme de pollution assez peu évoquée car à priori peu néfaste pour la santé lorsqu'on la compare aux pollutions plus classiques : déchets, smog urbain, eaux souillées....
Mais elle a malgré tout des effets néfastes observables lors de la migration des oiseaux. Cette luminosité excessive perturbe leur sens de l’orientation, rendant leur périple encore plus difficile.
On la suspecte d'être au moins partiellement responsable de la régression, voire de la disparition d'un certain nombre d'espèces de leur aire potentielle de répartition.
En avril-mai, pendant la nuit, l’unique poussin du pétrel de Barau se décide à quitter les terriers où il a grandi, à la Réunion, dans les hauts sommets. Il doit rejoindre la mer, et ne reviendra en ces lieux que pour se reproduire à son tour.
Mais depuis quelques années, à cause des éclairages générant une pollution lumineuse importante, au lieu de se diriger vers la mer, ils se posent dans les villages des cirques, au beau milieu de l’île.
Ce serait dû à un réflexe inné : ils se nourrissent de plancton bioluminescent. Une fois posés, les pétrels sont incapables de redécoller -c’est pour cela qu’ils se posent dans les hauteurs, ils en ont besoin pour prendre leur envol- et meurent soit d’épuisement, soit dévorés par un chat ou un chien.
Espèce endémique, on estime 5000 couples au maximum et chaque année, on ramasse 300 à 900 de ces oiseaux.
Des réflexions au niveau européen et international ont eu lieu (et continuent d'être menées) pour tenter de mieux comprendre les impacts des lumières générées par les activités humaines sur la biologie des oiseaux, et les moyens de limiter ces effets négatifs.

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